A. l'Académie de Platon.
B. une société scientifique,
littéraire ou artistique.
C. une école.
D. une division territoriale en
France.
E. Belgique.
F. Québec.
A. l'Académie de
Platon.
un
académicien (1) : un membre de l'Académie fondée par Platon
ou continuée par ses successeurs
un
édifice académicien (1) : qui est propre à l'Académie
fondée par Platon
l'Académie
(1) :
le
jardin d'Académos, près d'Athènes, où le philosophe Platon
donnait son enseignement ;
l'école
des disciples de Platon ou de leurs successeurs.
elle,
il est académique (1) : elle est relative, il est relatif à
l'Académie fondée par Platon ou à une des écoles qui lui ont
succédé.
Les
Académiques (1) : le titre d'un ouvrage philosophique dans
lequel Cicéron expose la doctrine de l'académie ancienne sur la
certitude.
B. une société
scientifique, littéraire ou artistique.
une
académicienne, un académicien (2) :
une,
un membre d'une société scientifique, littéraire ou artistique ;
une, un
membre d'une académie.
une
formule académicienne (2) : académique.
une académie
(2) :
une
compagnie d'écrivains, d'artistes, de savants ;
un
lieu où elle se réunit ;
toute
société dont les membres s'occupent de lettres, d'arts, de
sciences ou de quelque autre spécialité.
une,
un académique (2) ou académiste : une académicienne
ou un académicien, une, un membre de l'Académie française.
académifier
ou académiser
(1) : faire de quelqu'un un académicien.
elle,
il est académisable
: mérite d'entrer à l'Académie française.
une
académisation : une élection à l'Académie française.
C. une école.
une
académicienne, un académicien
(3) :
une,
un maitre de danse ;
une
buveuse, un buveur d'absinthe ;
une,
un récidiviste.
une académie
(3) :
une
école supérieure ;
une
représentation peinte ou dessinée d'un modèle nu, servant
d'exercice dans les académies de dessin ou formant des études
préparatoires à l'exécution de tableaux achevés ; ce modèle ;
à
l'étranger, une université ;
un
établissement privé d'éducation ou d'instruction ;
une
maison de jeu ou de plaisir.
une académie [Québec] :
une petite
institution privée où l’enseignement, assumé par un seul
maitre, revêtait la forme d’un préceptorat ;
un
établissement scolaire où l’on dispensait un enseignement se
situant d’abord après les premières années d’école et, par
la suite, après le cours primaire ;
voir le Dictionnaire historique du
français québécois.
une
académie de billard
elle, il est
académique (3) :
elle est relative, il est relatif à
une académie, une société ou une école ;
elle est
relative, il est relatif à l'université, à un établissement
d'enseignement supérieur ;
elle, il manque d'originalité, de
force ;
elle est conventionnelle, il est
conventionnel ;
elle, il est conforme aux normes et
usages reçus.
une
figure académique : une figure d'étude nue, traitée sans
égard à l'ensemble d'un tableau.
une,
un académique (3) : une, un peintre obéissant passivement
aux normes de l'art académique.
l'(art)
académique
académiquement
:
d'une
manière académique ;
conformément
aux normes et usages officiels ;
d'une
manière qui manque de naturel et d'originalité ;
conventionnellement.
académiser
(2) : soumettre à des normes académiques, conventionnelles.
s'académiser
: se soumettre à de telles normes.
un académisme
: un attachement excessif à l'enseignement conventionnel reçu dans
une académie.
une,
un académiste
:
une,
un élève, une, un artiste qui suit les cours d'une académie ;
celle,
celui qui tient une académie d'équitation ou s'y forme à certains
exercices.
D. une division
territoriale en France.
une académie
(4) : en France, une division territoriale et administrative de
l'Université, l'ensemble des établissements et des maitres
d'enseignement public de tous degrés, placée sous l'autorité d'un
recteur.
elle, il est
académique (4) : est relative, est relatif à une division
territoriale et administrative de l'Université de France.
E. Belgique.
une
séance académique : une séance solennelle, avec discours.
une
salle académique : une salle destinée aux séances solennelles.
l’année
académique, la rentrée académique, le calendrier académique
: universitaire.
le
corps académique : l’ensemble des enseignants.
F. Québec.
une
académie (5) :
une petite
institution privée où l’enseignement, assumé par un seul
maitre, revêtait la forme d’un préceptorat ;
un
établissement scolaire où l’on dispensait un enseignement se
situant d’abord après les premières années d’école et, par
la suite, après le cours primaire (cette désignation est restée
par exemple pour l'Académie Saint-Louis) ;
une société
de gens de lettres.
elle,
il est académique :
elle est
relative, il est relatif à une académie, un ancien établissement
scolaire ;
elle est
relative, il est relatif aux établissements scolaires, en partic. à
ceux de niveau supérieur, à la formation et à l’enseignement
qui y sont dispensés ; est scolaire ; est universitaire :
est
orienté(e) vers la culture générale plutôt que vers les
techniques ;
est
théorique, sans portée pratique.
la
liberté académique : la liberté d’expression reconnue aux
professeurs d’un établissement d’enseignement, en particulier
d’une université.
une
salle académique : dans un établissement d’enseignement, une
grande salle réservée à la tenue d’évènements spéciaux.
Voilà de bien tristes prémices,
mais l’histoire et l’étymologie de ce nom nous apporteront des
faits plus réjouissants.
D’abord parce que, avant de
désigner la gardienne de la langue française, le nom Académie a
désigné un jardin situé à Athènes où, au début du IVe siècle
avant Jésus-Christ, enseigna Platon. Cette forme de patronage
horticole explique peut-être la proximité, montrée par les mots,
qui existe entre langues et plantes. Celle-ci s’est traduite par un
grand nombre de titres d’ouvrages, le plus souvent à vocation
pédagogique, parmi lesquels le fameux Jardin des racines
grecques, que fit paraître Claude Lancelot en 1660 ou, plus près
de nous, cette charmante Flore latine des dames et des gens du
monde, ou clef des citations latines que l’on rencontre dans les
ouvrages des écrivains français, de Pierre Larousse.
On n’oubliera pas non plus que
langues et plantes sont classées par familles, certaines connues et
nombreuses, comme la famille indo-européenne pour les langues ou
celle des Cucurbitacées, pour les plantes, d’autres moins, comme
la famille finno-ougrienne ou celle des Fagacées.
L’Académie, akademia, ou
akademeia, était donc un jardin, ainsi nommé car il
appartenait à un certain Akadémos. Ce nom, nous apprend le
célèbre Bailly, était à l’origine une forme issue du béotien,
un des dialectes parlés dans la Grèce ancienne, wheka-damos.
Les tours et détours des langues sont parfois bien curieux, qui font
que toutes les sociétés savantes appelées académies ont un nom
qui vient du béotien, et que ce mot, quand il n’est plus un nom
désignant une langue, mais un adjectif, est ainsi présenté dans le
Dictionnaire de l’Académie française : « Lourd et
grossier, comme l’étaient les Béotiens au dire des Athéniens »,
définition illustrée par ces exemples : Se heurter à un public
béotien. Il a parlé devant des béotiens.
Ce nom, wheka-damos, ou
akadémos en grec classique, désigne celui qui a les faveurs
du peuple. On ne peut que se réjouir de ce rapport étroit,
étymologique et originel entre l’Académie et le peuple, de ce
rapport consubstantiel qui les unit. C’est un témoignage de plus
de la force du lien existant entre les peuples et leur langue. C’est
pour affermir ces liens qu’a été créée l’Académie française.
Fénelon, parlant de la Grèce, a bien rendu compte de cette
intrication entre un peuple et sa langue, lui qui écrivait : « Chez
les Grecs, tout dépendait du peuple, et le peuple dépendait de la
parole. »
En savoir plus : Académie
française.
Le mot
académicien est dérivé du thème du latin academicus,
adjectif (avec le suffixe -ien).
Le nom (une)
académie est emprunté au latin Acadēmīa (en grec Α κ α
δ η ́ μ ε ι α) « jardin consacré au héros Α κ α ́ δ η
μ ο ς aux alentours d'Athènes, où enseignait Platon ». Pour les
sens liés à l'enseignement, il est emprunté à l'italien
a(c)cademia (lui-même emprunté au latin acadēmīa)
au sens de « lieu où enseignait Platon », et pour les
établissements, seulement à partir du 17ème siècle.
Le mot académique
est emprunté au latin academicus, substantif et adjectif. Il
est aussi formé à partir d'académie « maison de jeu, tripot » et
« société de gens de lettres », puis avec la création des
circonscriptions universitaires en 1808.