lundi 2 août 2021

La langue française nous appartient

 Même la liberté de s'exprimer s'amenuise de jour en jour. Pour que la langue française conserve sa vitalité en s'affranchissant des impératifs commerciaux, le mégadictionnaire, gratuit et sans inscription, aide à trouver les mots, sans les censurer ni les bannir, tout en proposant des approfondissements avec des sites de qualité.

"C'est même pas français, c'est pas dans le dictionnaire !"

Beaucoup d'enfants sont restés perplexes en entendant cela. Peu ont pris le temps de vérifier d'autant que cet ouvrage est rare dans les familles tant qu'il n'y a pas une obligation d'achat d'un dictionnaire adapté à l'âge, donc inutile car l'élève y trouve rarement ce dont il a besoin, ou la fameuse distribution de cet ouvrage par le maire aux élèves entrant en sixième.

Se rendant compte du peu d'intérêt de cette "récompense", certaines municipalités distribuent maintenant des tablettes.

Mais il n'y a pas que les enfants... Un secrétaire de mairie me disait fièrement avoir conseillé au maire de répondre au député qui refusait un financement que le mot "infaisable" n'était pas dans le dictionnaire. Il n'apprécia pas qu'à mon avis, cela dépendait des dictionnaires...

Certains diront qu'on trouve tout sur internet. Oui si l'on connait le mot, si on sait l'écrire, si on évite les suggestions de recherche et les références commerciales. Et encore...

Au moins les dictionnaires "papier" permettaient d'explorer l'univers des mots, du moins le croyait-on. Nous avons tous été étonnés de ne pas y trouver un mot dérivé pourtant d'usage courant, de découvrir un mot commençant par eury- sans s'imaginer qu'il puisse y en avoir des dizaines, ou de ne pas comprendre les définitions.

C'est encore pire avec internet. Vous ne trouverez dans les dictionnaires que les mots que vous savez écrire donc que vous connaissez déjà. Il n'y a pas d'index, pas de champ sémantique. C'est comme si vous arriviez dans un immense centre commercial pour acheter un objet que vous ne savez pas nommer alors que tous les noms des rayons ont été enlevés.

Les dictionnaires indiquent généralement une graphie choisie en se basant sur "l'usage" mais bien souvent pour économiser de l'espace.

De nombreux mots disparaissent des dictionnaires ou n'y sont même pas admis. Chaque dictionnaire se base sur un corpus (certains auteurs et médias), sur les attentes présumées des acheteurs et sur le devoir impérieux de montrer le bon usage. Les fameuses nouveautés, argument commercial repris systématiquement par les médias, ont une durée d'utilisation généralement limitée. Certains chroniqueurs en ont fait leur terrain de prédilection pour traquer les manquements et fustiger ceux qui ne respectent pas les règles.

Ceux qui vivent de la langue française veillent à conserver la complexité de ces règles et même à l'amplifier afin de préserver l'élitisme, base de l'enseignement. Celles que j'ai décortiquées sont pourtant inutiles voire néfastes pour la compréhension du fonctionnement de notre langue.

Si vous entendez quelqu'un clamer dans un média complaisant qu'il est opposé à une réforme de l'orthographe, renseignez-vous. Il y a certainement intérêt pour en tirer profit. Notre langue évolue et c'est bien ainsi.

Cela se complique de plus en plus avec le politiquement correct. Il devient incongru d'utiliser certains mots. Il est impossible de citer d'excellents articles de linguistes car on y trouve un mot prohibé. "Quand on se repose sur l'intelligence artificielle, on ne peut pas attendre des résultats intelligents" écrit l'un de ceux dont les liens vers ses articles sur un réseau dit social sont systématiquement effacés.

Quelles ressources pour la langue française ?

La langue française, en France, est dominée par des entreprises commerciales qui font tout pour se prétendre indispensables. La tâche est ardue pour se libérer de leur carcan.

Les ouvrages anciens étant réédités avec un vocabulaire "contemporain", le dictionnaire Littré reste la base pour (re)découvrir les éditions originales (par exemple sur Gallica) mots du 19ème siècle maintenant honnis.

L'Académie française nous offre des rubriques souvent passionnantes, parfois pointillistes ou surannées. Je les indique généralement dans le mégadictionnaire en les modifiant en raison de la déplorable habitude d'utiliser comme titre la tournure "fautive".

L'Office québécois a édité de nombreuses rubriques sur l'usage des mots en particulier au Québec, elles-aussi référencées dans le mégadictionnaire. Le dictionnaire terminologique est d'un usage plus ardu à moins de rechercher des précisions sur un mot.

Il n'y a pas de coordination entre l'ajout de néologismes par l'Office québécois de la langue française et la Commission d'enrichissement de la langue française dont les décisions sont publiées au journal officiel de la République française.

Pour finir, il est impossible de compter sur l'apport des médias qui privilégient des tournures élitistes et les (faux) anglicismes.

Un dictionnaire qui aide à trouver les mots.

Les dictionnaires "papier" indiquent deux à trois fois moins de mots que le mégadictionnaire de la langue française. Ils n'ont pris en compte que progressivement les rectifications orthographiques de 1990. Les homonymes indiqués se limitent aux homophones ayant, selon ces ouvrages, la même prononciation.

Le Petit Larousse souffre du pointillisme de l'ordre alphabétique et de la séparation systématique entre noms propres et noms communs. Certains choix de mots et de graphies sont discutables, la prononciation est "normative". La typographie le rend très difficile à lire dès que la vue baisse.

Le Petit Robert a commencé de timides groupements (adjectif et adverbe). Il amorce des pistes étymologiques.

Les dictionnaires adaptés aux âges ne sont utiles que pour les apprenants (CP/CE1). Les autres suggèrent une langue française limitée et stéréotypée.

Le passage à internet n'a pas apporté de réelles améliorations. Les liens hypertextes s'ouvrent rarement dans la même fenêtre ce qui égare rapidement. Les commentaires et apports des internautes sont généralement refusés. Et surtout, il faut connaitre et savoir écrire le mot dont on a besoin...

Littré indique les mots précédents et suivants mais cela oblige à les chercher un à un.

Dans le mégadictionnaire, on peut facilement intégrer un maximum de mots pour aider à les trouver avec des définitions aussi concises que possible, des rapprochements par ressemblances et des regroupements par familles. Les contributions ne sont pas modifiées ou retirées sans l'accord de l'auteur.

Le mégadictionnaire est une porte d'entrée dans la langue française, généralement plus efficace que les portails.


Que va devenir le mégadictionnaire ?

L'histoire du dictionnaire international de la langue française est tumultueuse.

Une recherche de cohérence dans l'enseignement a conduit à établir des listes puis un dictionnaire des homophones d'abord publié dans des sites gratuits donc peu fiables ou rapidement envahis par la publicité.

Les fournisseurs d'accès à internet ayant proposé de créer des sites perso, cette solution a nécessité un investissement en temps de travail conséquent. Mais en 2014, Orange a interdit l'accès au site Gaétan Solo qui existait depuis dix ans puis a supprimé tout ce site, dont le dictionnaire des homophones, de son serveur. La raison n'en a pas été indiquée, était-ce parce que des liens pointaient vers des sites complémentaires ?

Heureusement, les fichiers étaient réalisés avec un logiciel gratuit et bien pratique (à condition de trouver un site de téléchargement sans entourloupe) : Nvu devenu Kompozer.

D'autre part, n'ayant que de très maigres connaissances en informatique, la mise en page devenue fastidieuse m'a orienté vers les sites Google qui n'imposent pas de publicités.

Le dictionnaire des homophones, devenu le Dicthographe (ou Dictho), occupait des milliers de pages sur une vingtaine de sites en 2020, date à laquelle Google a décidé de modifier l'apparence des sites. La nouvelle version ne convenant plus et le logiciel html ne pouvant plus supporter une telle densité, tout a été transféré sur Libre Office avec une parution en fichiers pdf. De nombreuses coquilles ont dû être corrigées.

L'internet était une évolution prometteuse. Collaborer, innover, conserver des documents en pouvant les enrichir, échanger, nous y avons cru. Beaucoup ont été découragés par des commentaires sur la qualité de l'orthographe et des photos, ou des remarques agressives. La création d'un site n'est plus encouragée.

Aujourd'hui, la seule collaboration suggérée est financière, l'innovation non commerciale a pratiquement disparu et tout est conçu pour créer une éphéméréité intrusive.

Pourtant certains sites perdurent contre vents et marées, ayant évité les écueils des innovations graphiques « indispensables » mais rapidement inadaptables aux nouveaux standards. Ils sont parfois victimes de leur gigantisme, ne pouvant pas mettre à jour leur contenu. Quelques forums sont lassants, permettant surtout à certains de montrer qu'ils sont capables de plastronner avec des informations décousues piochées ça et là.


Le dictionnaire international de la langue française

Le mégadictionnaire de la langue française, également nommé Dicthographe ou Dictho, permet de trouver un maximum de mots avec leurs variantes graphiques, par exemple en raison de l’évolution de l’orthographe, par ordre alphabétique, par famille ou par ressemblance.

Le mégadictionnaire simplifie la reconnaissance de la nature des mots : chaque nom est précédé d’un article, chaque adjectif est précédé par le verbe être ou un nom. Les noms propres y sont insérés, généralement s’il existe des noms dérivés.

Les mots sont groupés par famille étymologique, c’est-à-dire par référence à une origine commune.

Ce dictionnaire s’adresse aussi à ceux qui hésitent sur l’orthographe et donc bien souvent sur la prononciation en tenant compte des particularismes régionaux ou nationaux et de la tendance à ne plus opposer nettement des sons voisins (le â de gâteau et le a de bateau par exemple).

Dans le mégadictionnaire sont aussi prises en compte les formes verbales, sans négliger celles qui, pour certains, seraient actuellement moins prisées (imparfait du subjonctif par exemple).

Pour les mots techniques, un lien permet d’accéder au site adéquat. Les paronymes sont indiqués avec la mention : « Mots se ressemblant ». La francophonie y est particulièrement à l’honneur.

Trois couleurs sont utilisées : le bleu pour les mots moins utilisés (familiers, littéraires, régionaux, anciens), le rouge pour les mots scientifiques et techniques, et le noir.

Le mégadictionnaire, constamment complété et amélioré, est gratuit et ne vous impose pas de publicité. 

Vous pouvez consulter et/ou télécharger le mégadictionnaire à cette adresse : 

https://sites.google.com/view/ledictho/accueil