lundi 13 décembre 2021

Actualités internationales de la langue française en 2021

Décembre 2021 :

Dire, ne pas dire : Académie française.

Novembre 2021 : 



Septembre 2021 : 
La loi constitutionnelle du 25 juin 1992 a inscrit à l'article 2 de la Constitution la langue française comme langue de la République. En application de cette disposition, l'utilisation de la langue française s'impose aux personnes morales de droit public et aux personnes morales de droit privé dans l'exercice d'une mission de service public. Ce principe n'apparait pas pour autant comme un obstacle à la reconnaissance et à l'utilisation d'autres langues sur le territoire de la République. Ainsi, d'autres langues, parmi lesquelles la langue des signes française, ont connu une reconnaissance à travers une consécration législative. La loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a consacré la langue des signes française comme langue « à part entière ». Réponse du Ministère de la justice publiée dans le JO Sénat du 23/09/2021

La loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française prévoit dans son article 2 que « dans la désignation, l'offre, la présentation, le mode d'emploi ou d'utilisation, la description de l'étendue et des conditions de garantie d'un bien, d'un produit ou d'un service, ainsi que dans les factures et quittances, l'emploi de la langue française est obligatoire. ». Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la relance publiée dans le JO Sénat du 23/09/2021.

En finir avec le terme emprunt lexical. États de langue.

 Radio-Canada révèle de son côté que près de 5000 livres jeunesse ont été retirés de 30 bibliothèques francophones du sud-est de l’Ontario. Certains ont été brulés au cours de cérémonies spirituelles inspirées par les Autochtones.
 Parmi eux, Tintin en Amérique et Astérix et les Indiens.
 Au Canada, on a commencé à bruler des livres dont on estime le contenu inacceptable, parce qu’ils dépeignent les Autochtones du Canada sous un jour défavorable. Même des citadelles de la bien-pensance comme Radio-Canada et La Presse s’en inquiètent. Certains Autochtones se sont dit perturbés de ce qui se fait en leur nom. André Racicot. Au cœur du français

Proposition de résolution visant à rendre obligatoire l’utilisation de la langue française pour la signalétique au sein du service public, afin d’assurer une protection de la langue de la République. Assemblée nationale

L’important c’est qu’il n’existe pas seulement une norme mais plusieurs normes souvent hiérarchisées socialement mais tout aussi vivantes et légitimes les unes que les autres. États de langue.

Au croisement de ces deux tendances, contradictoires mais pas concurrentes, Saussure fait un constat génial : en réalité, les vieux ringards innovent autant que les jeunes fous ! Simplement, les premiers résistent avec tant d’obstination aux sapes de la nouveauté supposée, qu’ils sont tenus de lui inventer des contre-sapes aussi performantes ; et les jeunes fous se font assez souvent des illusions sur la performance de leurs provocations. Le résultat est que même une « petite langue » de 5 mille locuteurs innove autant que la « grande langue » qui en a 5 millions. Toutes les langues se créent continuellement. Les billets de François Jacquesson.

Aout 2021 :

Dans un environnement anglophone, l'adjectif graduate désigne généralement les cycles d'études du master et du doctorat.
Dans le contexte de l'enseignement supérieur français, l'adjectif « gradué » est utilisé pour qualifier des structures internes d'établissements ou des programmes de formation, et le terme graduate school est employé pour désigner des parcours de formation de deuxième et de troisième cycles adossés aux activités d'unités de recherche. Ces parcours, qui relèvent d'initiatives propres aux structures d'enseignement supérieur, sont organisés autour d'un ou plusieurs domaines de formation ou d'une ou plusieurs thématiques scientifiques. Ils promeuvent l'excellence académique, l'interdisciplinarité et l'attractivité internationale des entités qui y participent.
Pour désigner ces réalités, la Commission d'enrichissement de la langue française recommande d'utiliser des termes déjà en usage, comme école supérieure, école de telle ou telle discipline, ou encore école magistrale et doctorale. 
Journal officiel de la République française du 28 aout 2021.

Ce n’est pas toujours vrai, mais en français on observe une opposition entre l’innovation disons « populaire », qui se fera au bout du mot, et l’innovation savante, qui se fait plutôt par préfixation au début. Le locuteur francophone qui n’a pas de prétention savante innove plutôt « vers l’aval », vers la fin du mot ; ou bien avec des composés inventifs, ou avec des trouvailles comme ‘un(e) clope’.
Il existe bien sûr des études sur ces questions, au moins depuis le Traité de la formation des mots composés dans la langue française, d’Arsène Darmesteter, publié après sa mort en 1893. Mais elles souffrent d’être à l’écart de la curiosité vampirique pour « l’origine des langues » !
Car la composition et la dérivation montrent que les innovations se font, non pas à partir de racines abstraites, mais de mots concrets ; c’est vrai aussi quand on emprunte des mots à d’autres langues. Et il est probable qu’il en va ainsi depuis très longtemps…

Appel aux lexicographes et aux passionnés de la langue française. Les mots du mégadico.

L’avenir de la langue française se fera avec les langues africaines ou ne se fera pas. WakatSéra.

Juillet 2021 :

La langue française nous appartient.

Nouveaux termes des télécommunications et de l'informatique. Mémo de mots découverts.

Réactions de Québécois concernant le « pass sanitaire » : Linguistiquement correct ; Au cœur du français.

Même si on lit au Journal officiel de la République française un passe sanitaire, il sera difficile de faire oublier l’incongru « pass » que le ministère de la culture nous inflige depuis plusieurs années…

La vraie coupable des difficultés en français écrit. Blogue de Pierre Calvé.

Le nouvel environnement lexical : Mémo de mots découverts.

Les nouveaux termes de la culture et des loisirs : Mémo de mots découverts.

Toutes les fiches de France Terme (Commission d'enrichissement de la langue française) : France Terme 5 juillet 2021.

La langue française est condamnée à ne plus évoluer. Mémo de mots découverts.
Dire, ne pas dire : Académie française.

Avis de beau temps. À chaque fois pourtant, on aurait envie de défendre l’idée que parler autrement pourrait aussi aller avec penser et faire autrement. Bling.

Juin 2021 :

Assemblée nationale _Date de dépôt : 16/03/2021 – Date de réponse : Juin 2021.

M. Yannick Haury attire l'attention de M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie sur la création en octobre 2020 de la division cold case de la gendarmerie nationale travaillant sur les affaires criminelles jamais élucidées. S'il faut saluer cette initiative, il est regrettable que malgré la richesse de la langue française ce service régalien porte un nom anglo-américain. Aussi, il le prie de bien vouloir connaître sa position quant à cette situation et s'il n'est pas envisageable d'édicter des règles pour qu'une telle situation ne se reproduise pas dans les services de l'État.

Vous avez bien voulu appeler mon attention au sujet de l'usage de la langue française dans l'administration, en particulier sur la dénomination de la division de la gendarmerie nationale travaillant sur les affaires criminelles jamais élucidées. Je tenais donc à vous informer que, suite à l'intervention formelle de l'administration du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, comme de la Délégation à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) du ministère de la Culture, chargée du suivi du cadre légal (loi du 4 août 1994 dite « Loi Toubon »), le ministère de l'Intérieur a dénommé cette Division « Division des affaires non élucidées » (DIANE), comme vous pourrez le constater sur la page dédiée du site du ministère de l'Intérieur. Je vous confirme ainsi mon engagement fort, et celui des administrations publiques, à veiller à l'emploi de la langue française et à l'exemplarité des services publics.

La ville et la campagne : Les billets de François Jacquesson.

La langue française est vivante, son orthographe aussi. Conférence intercantonale de l’Instruction publique de la Suisse romande et du Tessin.

Index alphabétique des termes officialisés : Office québécois de la langue française.

Les ministres romands de la Formation annoncent ce mercredi une série de réformes. Dès 2023, l’orthographe «rectifiée» va être introduite, de même que l’encouragement à utiliser le langage épicène pour les enseignants. Le Temps.

Le nouveau vocabulaire des déplacements et de l'habitat. Mémo de mots découverts.

L’observation de notre Dictionnaire pourrait alors presque nous amener à formuler cette règle : « Plus un mot est court, plus il est difficile à définir », d’où l’on déduira évidemment que « plus un mot est long, plus il est facile de le définir ». En voici une preuve : le mot le plus long de notre langue, le fameux anticonstitutionnellement, est défini dans cet ouvrage en une demi-ligne, tandis que le plus court, à, en occupe cent quarante-neuf. Il en va de même à l’intérieur de chaque catégorie de mots. Voyons les verbes : il en est quelques-uns qui comptent jusqu’à six syllabes orales, comme déculpabiliser, défini en une demi-ligne, ou anathématiser, qui l’est en une ligne et demie. Tandis que des verbes qui ne comptent qu’une syllabe orale, comme être ou prendre, s’étalent, eux, sur plusieurs pages. Académie française.

 Grogniqueurs et grincheux. Linguistiquement correct.

Une dent contre l’Office québécois de la langue française. États de langue.

Proposition de loi visant à scléroser la langue française. Mémo de mots découverts.

Vocabulaire de la réalité virtuelle (Office québécois de la langue française)

Mai 2021 :

L’édition 2021 du Vocabulaire du droit comprend 134 termes et définitions élaborés par des juristes, magistrats et autres professionnels des tribunaux, dans le cadre du dispositif d’enrichissement de la langue française.

Comment parle la vice-première ministre québécois. États de langue.

Fac. André Racicot : Au cœur du français.

Le nouveau vocabulaire de l'agriculture et de la pêche. Mémo de mots découverts.

Autant en emportent les sèmes. Linguistiquement correct.

Langue et vision québécoise du monde ? États de langue.

Il est symptomatique de constater que la justice française refuse de pénaliser des organismes officiels qui imposent l'usage de termes anglais (let's, easy,...) en prétextant notamment que la Commission d'enrichissement de la langue française n'a pas proposé d'équivalents français. Les travaux de cette commission dont le fonctionnement est atone, étant par ailleurs ignorés par le gouvernement (cluster, pass,...) pour qui la langue française n'est qu'un vecteur politique par le biais de la francophonie.

M. Jean-Pierre Vigier interroge Mme la ministre de la culture sur l’insertion du mot « parange » dans le dictionnaire. En effet, s’il est aujourd’hui possible de caractériser un enfant ayant perdu un ou des parents d’orphelin, il n’existe encore aucun mot reconnu pour nommer un ou des parents venant de perdre un enfant. Et pourtant, le mot « parange » a très vite fait l’unanimité auprès des parents endeuillés et s’est imposé comme une évidence. Cependant, ce mot n’est toujours pas reconnu officiellement dans le dictionnaire de la langue française. Assemblée nationale [Quel est donc ce « dictionnaire de la langue française » ?]

La culture à la masse. Les billets de François Jacquesson.

M. Jean Louis Masson attire l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance sur le fait que compte tenu des échanges internationaux, il arrive de plus en plus souvent que des produits importés en France ne soient pas accompagnés d’une notice d’utilisation rédigée en français. Il lui demande s’il est normal que la notice soit rédigée uniquement en anglais, l’utilisateur non anglophone devant effectuer des recherches sur internet pour trouver une version informatique en français. Sénat

États de langue https://etatslangue.wordpress.com/

Pourquoi faut-il attendre si longtemps la publication au JORF des nouveaux termes de la Commission d’enrichissement de la langue française ? JORF où est publié un texte législatif concernant « des matches »…

André Racicot : Au cœur du français https://andreracicot.ca/

La langue française et ses caprices https://rouleaum.wordpress.com/

Avril 2021 :

Lu dans le même article de France Info : l’innéficacité, l’inéficacité, les autotests sont quasiment aussi efficace. On sait que les indignations des chroniqueurs et défenseurs de la langue française sont attendues pour amplifier les campagnes publicitaires. Les journaleux useraient-ils de ce procédé pour faire réagir les lecteurs ?

Hypercorrections inclusives : Linguistiquement correct.

Officialisation linguistique : Office québécois de la langue française.

Dictionnaire automatique et philologique des proverbes français : DicAuPro.

Dire, ne pas dire : Académie française

Nouveau site qui n’a rien de facile à lire et à comprendre : https://boss.gouv.fr, le site de l’Urssaf. À quoi sert-il de compiler des textes règlementaires et leur litanie  d’ « aménagements » ?

Mars 2021 :

Car le fait que les gens qui ont été attentifs aux cultures différentes, aux petits groupes, aux langues rares, aient été aussi ceux qui en notaient ou en documentaient l’effacement, cela n’est pas étrange ; c’est seulement cohérent. Et la vérité, c’est qu’en effet, ces groupes s’effacent peu à peu, depuis plusieurs siècles. Et il n’en reste plus grand chose : je crois être raisonnablement bien placé pour en parler. Les billets de François Jacquesson

Catalogue des ressources ABC de l’économie _ Banque de France.

Sur le site du Gouvernement du Canada, on découvre Accessibilité (Lexique sur l’).  Ce portail linguistique est pourtant accessible d’ordinaire…

Le blog Linguistiquement correct existe depuis dix ans. Je regrette qu’il ne permette pas de mettre en avant les propositions de néologismes et les réflexions sémantiques, par exemple avec un index.

Lu au JORF du 6 mars : « Consultation Infirmier(e) ».  C’est mal parti pour « la mise en accessibilité supérieure des sites les plus consultés de l’État » autrement dit  « Facile à lire et à comprendre » (FALC).

Février 2021 :

Lu aujourd’hui dans un titre d’un média : dix-neufs acteurs de la livraison. Est-ce pour transcrire une façon de faire la liaison ?

Le site de l’Office québécois de la langue française est intégré au site gouvernemental du Québec ce qui montre l’intérêt porté à ces ressources. J’ai découvert que le site de conjugaison fait l’impasse sur les rectifications orthographiques de 1990 et privilégie bizarrement certaines graphies comme pour la conjugaison d’essayer : on peut garder l’y dans toute la conjugaison (par exemple, j’essaye).

Écrire la musique ? Les billets de François Jacquesson

Janvier 2021 :

Homonymes et paronymes

Curieuse conjugaison du verbe jogger sur le site de Bescherelle.

Parcoursup doit-il être prononcé Parcours sup ou Parcours up ? La question peut être posée en entendant les façons de prononcer clusters.

Connaissez-vous l’abibac, le bachibac et l’esabac ? Ce sont des bibacs.

Lu aujourd’hui :  Un trottinétiste. La question des consonnes doubles et de l’accent grave ne risque pas de s’arranger avec cette prononciation très pointue…

Vocabulaire du tourisme : Office québécois de la langue française

Vocabulaire du courtage immobilier : Office québécois de la langue française

Le journal du Dicthographe de 2017 à 2020

lundi 2 août 2021

La langue française nous appartient

 Même la liberté de s'exprimer s'amenuise de jour en jour. Pour que la langue française conserve sa vitalité en s'affranchissant des impératifs commerciaux, le mégadictionnaire, gratuit et sans inscription, aide à trouver les mots, sans les censurer ni les bannir, tout en proposant des approfondissements avec des sites de qualité.

"C'est même pas français, c'est pas dans le dictionnaire !"

Beaucoup d'enfants sont restés perplexes en entendant cela. Peu ont pris le temps de vérifier d'autant que cet ouvrage est rare dans les familles tant qu'il n'y a pas une obligation d'achat d'un dictionnaire adapté à l'âge, donc inutile car l'élève y trouve rarement ce dont il a besoin, ou la fameuse distribution de cet ouvrage par le maire aux élèves entrant en sixième.

Se rendant compte du peu d'intérêt de cette "récompense", certaines municipalités distribuent maintenant des tablettes.

Mais il n'y a pas que les enfants... Un secrétaire de mairie me disait fièrement avoir conseillé au maire de répondre au député qui refusait un financement que le mot "infaisable" n'était pas dans le dictionnaire. Il n'apprécia pas qu'à mon avis, cela dépendait des dictionnaires...

Certains diront qu'on trouve tout sur internet. Oui si l'on connait le mot, si on sait l'écrire, si on évite les suggestions de recherche et les références commerciales. Et encore...

Au moins les dictionnaires "papier" permettaient d'explorer l'univers des mots, du moins le croyait-on. Nous avons tous été étonnés de ne pas y trouver un mot dérivé pourtant d'usage courant, de découvrir un mot commençant par eury- sans s'imaginer qu'il puisse y en avoir des dizaines, ou de ne pas comprendre les définitions.

C'est encore pire avec internet. Vous ne trouverez dans les dictionnaires que les mots que vous savez écrire donc que vous connaissez déjà. Il n'y a pas d'index, pas de champ sémantique. C'est comme si vous arriviez dans un immense centre commercial pour acheter un objet que vous ne savez pas nommer alors que tous les noms des rayons ont été enlevés.

Les dictionnaires indiquent généralement une graphie choisie en se basant sur "l'usage" mais bien souvent pour économiser de l'espace.

De nombreux mots disparaissent des dictionnaires ou n'y sont même pas admis. Chaque dictionnaire se base sur un corpus (certains auteurs et médias), sur les attentes présumées des acheteurs et sur le devoir impérieux de montrer le bon usage. Les fameuses nouveautés, argument commercial repris systématiquement par les médias, ont une durée d'utilisation généralement limitée. Certains chroniqueurs en ont fait leur terrain de prédilection pour traquer les manquements et fustiger ceux qui ne respectent pas les règles.

Ceux qui vivent de la langue française veillent à conserver la complexité de ces règles et même à l'amplifier afin de préserver l'élitisme, base de l'enseignement. Celles que j'ai décortiquées sont pourtant inutiles voire néfastes pour la compréhension du fonctionnement de notre langue.

Si vous entendez quelqu'un clamer dans un média complaisant qu'il est opposé à une réforme de l'orthographe, renseignez-vous. Il y a certainement intérêt pour en tirer profit. Notre langue évolue et c'est bien ainsi.

Cela se complique de plus en plus avec le politiquement correct. Il devient incongru d'utiliser certains mots. Il est impossible de citer d'excellents articles de linguistes car on y trouve un mot prohibé. "Quand on se repose sur l'intelligence artificielle, on ne peut pas attendre des résultats intelligents" écrit l'un de ceux dont les liens vers ses articles sur un réseau dit social sont systématiquement effacés.

Quelles ressources pour la langue française ?

La langue française, en France, est dominée par des entreprises commerciales qui font tout pour se prétendre indispensables. La tâche est ardue pour se libérer de leur carcan.

Les ouvrages anciens étant réédités avec un vocabulaire "contemporain", le dictionnaire Littré reste la base pour (re)découvrir les éditions originales (par exemple sur Gallica) mots du 19ème siècle maintenant honnis.

L'Académie française nous offre des rubriques souvent passionnantes, parfois pointillistes ou surannées. Je les indique généralement dans le mégadictionnaire en les modifiant en raison de la déplorable habitude d'utiliser comme titre la tournure "fautive".

L'Office québécois a édité de nombreuses rubriques sur l'usage des mots en particulier au Québec, elles-aussi référencées dans le mégadictionnaire. Le dictionnaire terminologique est d'un usage plus ardu à moins de rechercher des précisions sur un mot.

Il n'y a pas de coordination entre l'ajout de néologismes par l'Office québécois de la langue française et la Commission d'enrichissement de la langue française dont les décisions sont publiées au journal officiel de la République française.

Pour finir, il est impossible de compter sur l'apport des médias qui privilégient des tournures élitistes et les (faux) anglicismes.

Un dictionnaire qui aide à trouver les mots.

Les dictionnaires "papier" indiquent deux à trois fois moins de mots que le mégadictionnaire de la langue française. Ils n'ont pris en compte que progressivement les rectifications orthographiques de 1990. Les homonymes indiqués se limitent aux homophones ayant, selon ces ouvrages, la même prononciation.

Le Petit Larousse souffre du pointillisme de l'ordre alphabétique et de la séparation systématique entre noms propres et noms communs. Certains choix de mots et de graphies sont discutables, la prononciation est "normative". La typographie le rend très difficile à lire dès que la vue baisse.

Le Petit Robert a commencé de timides groupements (adjectif et adverbe). Il amorce des pistes étymologiques.

Les dictionnaires adaptés aux âges ne sont utiles que pour les apprenants (CP/CE1). Les autres suggèrent une langue française limitée et stéréotypée.

Le passage à internet n'a pas apporté de réelles améliorations. Les liens hypertextes s'ouvrent rarement dans la même fenêtre ce qui égare rapidement. Les commentaires et apports des internautes sont généralement refusés. Et surtout, il faut connaitre et savoir écrire le mot dont on a besoin...

Littré indique les mots précédents et suivants mais cela oblige à les chercher un à un.

Dans le mégadictionnaire, on peut facilement intégrer un maximum de mots pour aider à les trouver avec des définitions aussi concises que possible, des rapprochements par ressemblances et des regroupements par familles. Les contributions ne sont pas modifiées ou retirées sans l'accord de l'auteur.

Le mégadictionnaire est une porte d'entrée dans la langue française, généralement plus efficace que les portails.


Que va devenir le mégadictionnaire ?

L'histoire du dictionnaire international de la langue française est tumultueuse.

Une recherche de cohérence dans l'enseignement a conduit à établir des listes puis un dictionnaire des homophones d'abord publié dans des sites gratuits donc peu fiables ou rapidement envahis par la publicité.

Les fournisseurs d'accès à internet ayant proposé de créer des sites perso, cette solution a nécessité un investissement en temps de travail conséquent. Mais en 2014, Orange a interdit l'accès au site Gaétan Solo qui existait depuis dix ans puis a supprimé tout ce site, dont le dictionnaire des homophones, de son serveur. La raison n'en a pas été indiquée, était-ce parce que des liens pointaient vers des sites complémentaires ?

Heureusement, les fichiers étaient réalisés avec un logiciel gratuit et bien pratique (à condition de trouver un site de téléchargement sans entourloupe) : Nvu devenu Kompozer.

D'autre part, n'ayant que de très maigres connaissances en informatique, la mise en page devenue fastidieuse m'a orienté vers les sites Google qui n'imposent pas de publicités.

Le dictionnaire des homophones, devenu le Dicthographe (ou Dictho), occupait des milliers de pages sur une vingtaine de sites en 2020, date à laquelle Google a décidé de modifier l'apparence des sites. La nouvelle version ne convenant plus et le logiciel html ne pouvant plus supporter une telle densité, tout a été transféré sur Libre Office avec une parution en fichiers pdf. De nombreuses coquilles ont dû être corrigées.

L'internet était une évolution prometteuse. Collaborer, innover, conserver des documents en pouvant les enrichir, échanger, nous y avons cru. Beaucoup ont été découragés par des commentaires sur la qualité de l'orthographe et des photos, ou des remarques agressives. La création d'un site n'est plus encouragée.

Aujourd'hui, la seule collaboration suggérée est financière, l'innovation non commerciale a pratiquement disparu et tout est conçu pour créer une éphéméréité intrusive.

Pourtant certains sites perdurent contre vents et marées, ayant évité les écueils des innovations graphiques « indispensables » mais rapidement inadaptables aux nouveaux standards. Ils sont parfois victimes de leur gigantisme, ne pouvant pas mettre à jour leur contenu. Quelques forums sont lassants, permettant surtout à certains de montrer qu'ils sont capables de plastronner avec des informations décousues piochées ça et là.


Le dictionnaire international de la langue française

Le mégadictionnaire de la langue française, également nommé Dicthographe ou Dictho, permet de trouver un maximum de mots avec leurs variantes graphiques, par exemple en raison de l’évolution de l’orthographe, par ordre alphabétique, par famille ou par ressemblance.

Le mégadictionnaire simplifie la reconnaissance de la nature des mots : chaque nom est précédé d’un article, chaque adjectif est précédé par le verbe être ou un nom. Les noms propres y sont insérés, généralement s’il existe des noms dérivés.

Les mots sont groupés par famille étymologique, c’est-à-dire par référence à une origine commune.

Ce dictionnaire s’adresse aussi à ceux qui hésitent sur l’orthographe et donc bien souvent sur la prononciation en tenant compte des particularismes régionaux ou nationaux et de la tendance à ne plus opposer nettement des sons voisins (le â de gâteau et le a de bateau par exemple).

Dans le mégadictionnaire sont aussi prises en compte les formes verbales, sans négliger celles qui, pour certains, seraient actuellement moins prisées (imparfait du subjonctif par exemple).

Pour les mots techniques, un lien permet d’accéder au site adéquat. Les paronymes sont indiqués avec la mention : « Mots se ressemblant ». La francophonie y est particulièrement à l’honneur.

Trois couleurs sont utilisées : le bleu pour les mots moins utilisés (familiers, littéraires, régionaux, anciens), le rouge pour les mots scientifiques et techniques, et le noir.

Le mégadictionnaire, constamment complété et amélioré, est gratuit et ne vous impose pas de publicité. 

Vous pouvez consulter et/ou télécharger le mégadictionnaire à cette adresse : 

https://sites.google.com/view/ledictho/accueil


lundi 5 juillet 2021

La langue française est condamnée à ne plus évoluer.

 Comment appliquer l'obligation d'utiliser des termes français avec des outils aussi vieillots et trop complexes ?

Texte

Lu aujourd'hui au JORF :

La Commission d'enrichissement de la langue française,
Vu la loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française, notamment son article 14 ;
Vu le décret n° 96-602 du 3 juillet 1996 modifié relatif à l'enrichissement de la langue française, notamment son article 11 ;
Vu la décision du Conseil d'Etat n° 435372 du 22 juillet 2020 ;
Vu le Dictionnaire de l'Académie française, notamment ses huitième et neuvième éditions ;
Vu le Trésor de la langue française ;
Vu l'avis de l'Académie française en date du 1er juillet 2021,
Décide :

  • Article 1

    Les mots, termes, expressions et tournures de la langue française attestés dans les huitième et neuvième éditions du Dictionnaire de l'Académie française et dans le Trésor de la langue française sont approuvés dans les conditions prévues par le décret du 3 juillet 1996 susvisé.
    Ils sont obligatoirement utilisés à la place des termes et expressions équivalents en langues étrangères dans les cas mentionnés à l'article 11 du décret du 3 juillet 1996 susvisé, en l'absence de termes et expressions publiés au Journal officiel.

  • Article 2

    Les termes et expressions des huitième et neuvième éditions du Dictionnaire de l'Académie française peuvent être consultés sur le site du Dictionnaire de l'Académie française (http://www.dictionnaire-academie.fr).
    Les termes et expressions du Trésor de la langue française peuvent être consultés sur le site du Trésor de la langue française informatisé (http://atilf.atilf.fr/tlf.htm).

  • Article 3

    La présente décision sera publiée au Journal officiel de la République française.

Fait le 2 juillet 2021.

Le président de la Commission d'enrichissement de la langue française,
F. VITOUX de l'Académie française

Voici les références de cette décision :

Les termes et expressions publiés au Journal officiel sont obligatoirement utilisés à la place des termes et expressions équivalents en langues étrangères :

1° Dans les décrets, arrêtés, circulaires, instructions et directives des ministres, dans les correspondances et documents, de quelque nature qu'ils soient, qui émanent des services et des établissements publics de l'Etat ;

2° Dans les cas prévus aux articles 5 et 14 de la loi du 4 août 1994 susvisée relative à l'emploi de la langue française.

La commission observe l'usage prévu au présent article des termes et expressions publiés.

Article 5

Modifié par Loi n°96-597 du 2 juillet 1996 - art. 105 () JORF 4 juillet 1996

Quels qu'en soient l'objet et les formes, les contrats auxquels une personne morale de droit public ou une personne privée exécutant une mission de service public sont parties sont rédigés en langue française. Ils ne peuvent contenir ni expression ni terme étrangers lorsqu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française.

Ces dispositions ne sont pas applicables aux contrats conclus par une personne morale de droit public gérant des activités à caractère industriel et commercial, la Banque de France ou la Caisse des dépôts et consignations et à exécuter intégralement hors du territoire national. Pour l'application du présent alinéa, sont réputés exécutés intégralement hors de France les emprunts émis sous le bénéfice de l'article 131 quater du code général des impôts ainsi que les contrats portant sur la fourniture de services d'investissement au sens de l'article 4 de la loi n° 96-597 du 2 juillet 1996 de modernisation des activités financières et qui relèvent, pour leur exécution, d'une juridiction étrangère.

Les contrats visés au présent article conclus avec un ou plusieurs cocontractants étrangers peuvent comporter, outre la rédaction en français, une ou plusieurs versions en langue étrangère pouvant également faire foi.

Une partie à un contrat conclu en violation du premier alinéa ne pourra se prévaloir d'une disposition en langue étrangère qui porterait préjudice à la partie à laquelle elle est opposée.

Article 14

I. L'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française.

Cette interdiction s'applique aux personnes morales de droit privé chargées d'une mission de service public, dans l'exécution de celle-ci.

II. Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux marques utilisées pour la première fois avant l'entrée en vigueur de la présente loi.

Vous avez tout suivi ? Vous êtes concerné par cette décision et cherchez comment l'appliquer ?

D'abord, votre terme est-il en langue étrangère où s'agit-il d'une création lexicale du type globish, d'un mot-valise ? 

Il n'y a pas d'index de l'ATLIF ni du dictionnaire de l'Académie française. Bon courage pour vos recherches (accent, trait d'union, variations de l'orthographe...). Les rectifications de l'orthographe si elles figurent dans ledit dictionnaire ne sont pas considérées comme des entrées.

Si vous cherchez un mot dans le dictionnaire de l'Académie française, n'oubliez pas que la huitième édition (S à Z) est datée de 1932 à 1935, la plus récente, R, de 2012 à 2020.

Ne comptez pas trop sur l'ATLIF :

Avertissement  : la rédaction du TLF est terminée depuis 1994 et la plupart des contributeurs ont quitté le laboratoire. Il n’a pas vocation à être mis à jour. Cette ressource, qui ne fait pas l’objet d’une veille lexicographique, est donc close « en l’état ». Il est donc tout à fait naturel que les définitions qui s’y trouvent ne rendent pas compte des évolutions de la société.

 

Enfin, comment ne pas être ébaubi par l'incohérence de cette décision puisque les néologismes publiés au JORF sous l'égide de la Commission d'enrichissement de la langue française, instigatrice de cettte décision, ne sont pas publiés dans les sites cerbères de l'usage de cette langue mais dans le site France Terme non mentionné ? Rechercher les termes publiés dans le JORF est une tâche très fastidieuse.

Ce ne sont pas les interdictions et les menaces qui préservent la langue française. À quand la mise en place d'outils performants pour suivre les évolutions lexicales ?

Je viens de réaliser le relevé de toutes les fiches de France Terme (Commission d’enrichissement de la langue française).

mercredi 2 juin 2021

Proposition de loi visant à scléroser la langue française

La proposition de loi visant à sauvegarder la langue française et à réaffirmer la place fondamentale de l’Académie française, stipule 

 L’article 1er de la loi n° 94‑665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française est complété par un alinéa ainsi rédigé : « L’Académie française fixe et préserve les règles grammaticales, orthographiques et syntaxiques de la langue française. ».

Sur quelles bases ? La rubrique "Dire, ne pas dire" comporte des erreurs manifestes par exemple en ce qui concerne les règles de l'impératif présent (la terminaison en -e ne concerne pas que les verbes du premier groupe).

Le premier alinéa de l’article 2 de la loi n° 94‑665 du 4 août 1994 précitée est complété par les mots : « telle qu’elle est codifiée par l’Académie française. ».

Le premier alinéa de l’article 3 de la loi n° 94‑665 du 4 août 1994 précitée est complété par les mots : « telle qu’elle est codifiée par l’Académie française. ».

La première phrase du premier alinéa de l’article 5 de la loi n° 94‑665 du 4 août 1994 précitée est complétée par les mots : « telle qu’elle est codifiée par l’Académie française. ».

Vu la rapidité de mise à jour du dictionnaire de ladite académie, cela va devenir très compliqué de s'exprimer. Et que dire des rectifications de l'orthographe cautionnées par cette académie mais qu'elle ne mentionne qu'en bas de page ?

« Art. 7 bis. ‒ Les documents administratifs, les publications, les revues, les manuels scolaires, les communications papiers et numériques diffusées en France et qui émanent d’une personne morale de droit public, d’une personne morale de droit privé, d’une personne privée exerçant une mission de service public, d’une association, d’un syndicat, d’un média, d’un parti politique ou d’une personne privée bénéficiant d’une subvention publique, doivent être rédigés en langue française telle qu’elle est codifiée par l’Académie française.

Chiche ! les collectivités publiques risquent d'être les premières sanctionnées avec leurs anglicismes foisonnants.

« L’usage de l’écriture dite inclusive, qui désigne les pratiques rédactionnelles et typographiques visant à substituer à l’emploi du masculin, lorsqu’il est utilisé dans un sens générique, une graphie faisant ressortir l’existence d’une forme féminine, est interdit.

« Le présent article est également applicable aux documents, publications, revues et communications produites et diffusées par les administrations mentionnées au 1° de l’article L. 100‑3 du code des relations entre le public et l’administration. »

À compter de l’entrée en vigueur de la présente loi, l’utilisation de l’écriture dite inclusive est formellement interdite.

La violation de cette interdiction est punie d’une amende de 7 500 euros pour les personnes morales.

L’octroi, par les collectivités et les établissements publics, de subventions de toute nature est subordonné au respect par les bénéficiaires des dispositions de la présente loi.

Tout manquement à ce respect peut, après que l’intéressé a été mis à même de présenter ses observations, entraîner l’arrêt et la restitution totale de la subvention.

Avec une formulation aussi vague, chacun se trouve soumis à l'arbitraire (cela devient une habitude en France).  

Mais qu'en dit l'Académie française ? Dans une lettre ouverte datée du 7 mai signée par la "Secrétaire perpétuel de l’Académie française" et le "Directeur en exercice de l’Académie française", ces zélateurs mélangent encore l'évidente complexité d'une formulation représentative de l'évolution des mentalités et une vision rétrograde de la langue : 

Un corset doctrinal prétend ainsi régir la pratique des scripteurs, mutilant les respirations et la logique de la langue. En posant qu’il existerait par principe une corrélation entre le genre des vocables et le sexe de leur référent, les propagateurs de l’écriture inclusive méconnaissent naïvement les règles du genre grammatical, où masculin et féminin ne correspondent pas systématiquement à des catégories sexuées. Ainsi dit-on « une échelle » mais « un escabeau », et dans l’armée « une sentinelle, une ordonnance » ou « une estafette », un marqueur féminin désignant ici des fonctions historiquement masculines.

S'il est certain que ce type d'écriture inclusive est une mauvaise solution à une vraie question, on remarque que ce pseudo-débat est un nouveau moyen de museler la langue et ses évolutions.